Bataille de tranchées à l'Assemblée nationale. La gauche, qui avait promis de combattre «bec et ongles» le projet de loi organisant la privatisation de GDF, a tenu parole. Au-delà des attentes. Aucune ficelle procédurale n'a été négligée pour interrompre et ralentir les débats. Comme prévu, trois motions de renvoi avaient été déposées : «l'exception d'irrecevabilité» défendue par le numéro 1 du PS, François Hollande, la «question préalable» présentée par François Brottes (PS) et le renvoi en commission, défendu par Daniel Paul (PCF).
Mais les guérilleros parlementaires ne s'en sont pas tenus là. La sonnette n'avait pas retenti dans l'hémicycle depuis cinq minutes que déjà trois rappels au règlement et une suspension de séance étaient réclamés par l'opposition. Laquelle s'en est pris d'abord au président de séance Jean-Louis Debré, accusé d'avoir voulu «discréditer l'opposition» en se faisant photographier devant une montagne de papier blanc, censée représenter leurs amendements. «La prochaine fois je me ferai photographier avec vous et vos 93 668 amendements», a rétorqué Debré.
L'incident réglé, d'autres objections, plus solides, se sont ajoutées : les communistes se sont étonné que la «lettre de griefs», document de 200 pages dans lequel la Commission européenne donne son avis sur la fusion, n'ait pas été communiquée aux parlementaires... «La lettre peut être consultée par chacun d'entre vous», a répondu le président de la commission des affaires éc