L'image est belle, quoiqu'incomplète. Le leader paysan José Bové, le trotskiste Olivier Besancenot et l'apparentée communiste Clémentine Autain devisent ensemble à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où 600 partisans d'une candidature unitaire de la gauche antilibérale s'étaient donnés rendez-vous hier. Une journée «potentiellement historique» selon une militante. En tout cas, la première grande réunion nationale des 460 collectifs d'initiatives unitaires et populaires. Ces militants issus pour moitié du PCF, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), des alterécolos, mais aussi de la mouvance syndicale ou citoyenne, ont multiplié les appels unitaires. Notamment pour que leurs leaders sifflent le coup d'envoi de leur campagne.
Les trois B. «Dans les marchés, on nous dit : "C'est très bien ce que vous faites. Mais les dés sont jetés avec Ségo et Sarko"», déplore un militant. «On veut les trois B : Bové, Buffet et Besancenot comme porte-parole pour lancer la campagne, être visibles», lâche France Coumian du Collectif national. «On a des appareils qui continuent à jouer du piolet de Léon Trotsky», déplore Laurent du collectif Limousin. Dans la salle, quelque chose se passe: on s'écoute. Les militants PCF et les amis de Mélenchon (Pour la République sociale) insistent sur la «vocation majoritaire» des antilibéraux. Mais leurs camarades de la LCR répètent qu'ils ne veulent pas d'alliance avec les sociaux-démocrates : ils d