Deux Nicolas Sarkozy ont voyagé aux Etats-Unis. Un officiel «en tant que ministre de l'Intérieur, ministre d'Etat, numéro 2 du gouvernement». Et un candidat, venu rehausser sa stature internationale et s'assurer du soutien des Français de l'étranger. Le premier, en visite d'Etat, s'est consciencieusement employé à nier l'existence du second, en campagne.
A l'origine, le patron de l'UMP avait prévu de se rendre aux Etats-Unis dans l'Airbus A 310 que le gouvernement met parfois à sa disposition pour ses déplacements à l'étranger. Cette demande lui avait été accordée.
«Le magot». Quelques jours avant le départ, changement de pied : ses services préviennent la presse que l'avion n'est plus «disponible», une version démentie au sommet de l'Etat. Entre-temps, le Canard enchaîné a publié un article sur «le magot de Sarko», et François Bayrou l'a attaqué sur ses liens privilégiés avec les grands patrons.
Régulièrement critiqué sur son train de vie et sa facilité à s'embrouiller les casquettes (candidat, ministre, président de l'UMP), Sarkozy a décidé pour ce voyage outre-Atlantique d'«éviter la polémique», selon les termes de son entourage. Il a donc voyagé sur un avion de ligne avec son épouse Cécilia. Des billets payés... par le ministère de l'Intérieur, puisque, selon la place Beauvau, c'est en tant que ministre que Nicolas Sarkozy s'est rendu aux Etats-Unis.
Des explications qui n'ont guère convaincu les socialistes, qui avaient déjà protesté contr