Quand Lionel Jospin dit, comme il l'a fait hier matin sur RMC, qu'il «s'interroge pour savoir si être candidat [...] a un sens», il ne ment pas. «Je crois que Jospin est sincère, confie Laurent Fabius, qui l'a rencontré lundi en tête à tête. Sa décision de se présenter à l'investiture socialiste n'est pas prise.» A dix-huit jours de la date limite fixée par le PS pour le dépôt des candidatures, le 3 octobre, Lionel Jospin hésite toujours à franchir le pas.
Sa «lucidité» le pousse à constater qu'il n'y a pas d'«effet Jospin», ni dans l'opinion publique ni au sein du PS. Lui-même ou ses amis ont beau se démener depuis le mois de juin, rien n'y fait. Son plan média, pourtant bien fourni, tourne à vide. Le show devant les jeunes socialistes à La Rochelle a été sans lendemain.
Portes de sortie. Hier encore, un sondage Ipsos-le Point (1) a fait l'effet d'une douche froide chez les jospinistes. S'il y avait des primaires, les sympathisants socialistes ne seraient que 16 % à voter pour lui ce qui le relègue 40 points derrière Ségolène Royal. Plus de la moitié des socialistes (56 % contre 31 %) pensent même que «les chances de la gauche de gagner la présidentielle se réduiraient» si le perdant de 2002 était à nouveau candidat.
Du coup, Lionel Jospin prépare déjà quelques portes de sortie. «Si je pense que je peux mieux servir à la fois les socialistes, la gauche et mon pays en n'étant pas candidat à la candidature, je ne le serai pas