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Bruno Mégret sans madame au tribunal

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Le leader du MNR et sa femme sont poursuivis pour détournement de fonds publics du temps où Catherine Mégret, absente à l’audience, était maire de Vitrolles.
Catherine Mégret, ancien maire de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), et son époux Bruno, président du Mouvement national républicain (MNR), comparaissent à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour détournement de fonds publics. /Photo d\'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier (Les Mégret. PHOTO REUTERS.)
par Michel HENRY
publié le 18 septembre 2006 à 7h00

Il fut un temps où Catherine Mégret arrivait au tribunal d'Aix-en-Provence en charrette, robe de bure et corde au cou, martyre de la justice française. Mais ce lundi matin, l'ancienne maire de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) n'a pas trouvé le chemin du tribunal correctionnel de Marseille, qui la juge pour « détournement de fonds publics ». Elle s'est fait représenter par son avocat. On lui reproche d'avoir envoyé, aux frais de la commune dont elle fut l'élue de 1997 à 2002, quatre lettres à tous les maires de France, sans intérêt pour sa ville, dont deux pour réclamer des parrainages, afin que son époux, Bruno, puisse se présenter à la présidentielle de 2002.
« Epouvantable boulette », reconnaît Bruno Mégret, bien présent, lui, et prévenu de complicité. Le leader du MNR dénonce « une profonde injustice », « une véritable persécution judiciaire » : « Un député UMP ami me disait que ce genre de choses arrive assez régulièrement dans les collectivités, on régularise, et ça ne va jamais au-delà. » Bruno Mégret a remboursé la commune pour une partie des frais, estimés à 75 000 euros par les enquêteurs, mais cela n'efface pas les poursuites, ni une éventuelle condamnation, si le délit est constitué. « Ce n'est pas n'importe quoi, comme infraction. C'est quand même dix ans de cabane [peine maximale]», remarque le président du tribunal.

« Cette affaire est extrêmement simple, s'insurge Mégret. Les lettres ont été expédiées par erreur par la commune. J'ai demandé qu'on ré