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Libération

Chirac juge «lamentable» l'atlantisme de Sarkozy

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publié le 18 septembre 2006 à 23h20

Après de premières paroles aigres-douces pour justifier la présence de Nicolas Sarkozy aux «commémorations» du 11 Septembre, la virée américaine du ministre de l'Intérieur a bel et bien fini par provoquer la colère de Jacques Chirac. Le chef de l'Etat, qui s'envole en fin de matinée pour l'assemblée générale de l'ONU à New York, y a vu la confirmation de ce qu'il redoutait : s'il était amené à lui succéder, le président de l'UMP mettrait un terme à la spécificité française à l'égard des Etats-Unis, au profit d'une vision atlantiste. «Irresponsable», a lancé Chirac mardi à l'un de ses plus anciens collaborateurs, en lui expliquant le «danger pour la France» de la relation transatlantique que Sarkozy a affirmé à Washington vouloir «rebâtir».

«Arrogance» Le Président et le ministre de l'Intérieur avaient pourtant eu un tête-à-tête dans la semaine précédant le départ de Sarkozy. Mais ce dernier s'était bien gardé de transmettre à l'Elysée le discours qu'il devait prononcer devant la Fondation franco-américaine, dans lequel il a dénoncé «l'arrogance française» et fait la leçon au duo Chirac-Villepin : «Il n'est pas convenable de chercher à mettre ses alliés dans l'embarras ou de donner l'impression de se réjouir de leurs difficultés.» Avant de compléter le réquisitoire contre l'attitude de Paris lors du déclenchement de la guerre en Irak : «Plus jamais nous ne devons faire de nos désaccords une crise.» Des propos que Chirac a qualif