Nicolas Sarkozy se fait les griffes sur le dossier des anciens squatters de Cachan. A l'électorat de droite qui en doutait encore, le ministre de l'Intérieur et très probable candidat à la présidentielle fait ici la démonstration de sa fermeté sur la question des sans-papiers. Hier encore, deux Maliens, issus du squat, ont été expulsés vers Bamako, en dépit des protestations à l'aéroport de Roissy d'une quinzaine de militants, accompagnés du chanteur Stomy Bugsy et de Mgr Jacques Gaillot. Pendant le week-end, trois autres hommes, dont deux pères de famille, ont été renvoyés au Mali. Deux d'entre eux laissent en France leurs épouses et enfants en bas âge. Jeudi dernier, Nicolas Sarkozy avait profité de son passage au journal de 20 heures de France 2, pour détailler ses résultats : «Les Français doivent savoir qu'il y a dix personnes qui n'avaient pas de papiers et qui occupaient le squat de Cachan que nous avons raccompagnées chez elles. [...] Quelqu'un qui n'a pas de papiers en France a vocation à être raccompagné chez lui.» La médiatisation du squat de Cachan présente pour Nicolas Sarkozy l'avantage de rendre visible sa politique. Hier, sur France 2, il s'est fait un plaisir de souligner qu'il ne suffit pas «d'occuper un squat, de faire venir deux vedettes du show-biz et une caméra de télévision» pour obtenir l'appartement que beaucoup attendent pendant des années.
Outre les expulsions, la dureté prévaut aussi sur les conditions de vie épouvantables des famille