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Libération

La virée de Le Pen à Valmy hérisse le FN.

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En quête de respectabilité républicaine, le leader frontiste se rend ce matin dans la ville symbole.
publié le 20 septembre 2006 à 23h22

Le Pen s'offre une petite escapade au pied du moulin de Valmy. Un symbole un peu trop républicain et guère du goût de caciques du FN. «ça a un petit côté Don Quichotte contre les moulins à vent, non ?» ironisent les plus cléments. Les plus sévères fustigent le choix d'un lieu idéologiquement douteux aux yeux de la frange la plus réactionnaire de l'extrême droite française. Car pour les ultras, pas question de célébrer le lieu de naissance d'une république qu'ils ont longtemps surnommée «la gueuse» et combattu jusque dans l'entre deux-guerres.

Coup médiatique. Petit rappel historique : le 20 septembre 1792, les troupes françaises, composées de bons nombres de volontaires, battent les troupes prussiennes affaiblies par la dysenterie. La Convention proclame la république. Le mythe du citoyen en armes défenseur de la nation, à l'origine de la conscription, est né. Trois cent quatorze ans plus tard, le choix imposé par Marine Le Pen, vice-présidente du FN, ravive de vieilles querelles de chapelles, un peu rances, au sein du FN entre d'un côté, les cathos traditionnalistes, les contre-révolutionnaires et les héritiers de Maurras, et de l'autre côté les modernes.

Pour la benjamine des trois filles du chef, en charge de la plus grande partie de la campagne de son père, le but est de moderniser l'image du parti et de dédiaboliser le candidat. Elle cherche à opposer au front anti-FN de 2002 l'image d'un prétendant à l'Elysée aussi républicain que les autres. «Valmy, c'