Valmy (Marne) envoyé spécial
Jean-Marie Le Pen est d'humeur «guillerette». «Je me sens rajeunir.» Autoproclamé pourfendeur du système, le leader d'extrême droite s'apprête à prononcer un discours, comme n'importe quel homme politique, au pied du moulin de Valmy (Marne). Là même où le 20 septembre 1792, l'armée révolutionnaire mit en déroute l'armée prussienne, provoquant dans la foulée l'avènement de la république.
Barrages. Sauf que Le Pen n'est pas tout à fait un homme politique comme les autres. Et qu'il est attendu. Dès la sortie de l'autoroute, la gendarmerie procède à un contrôle des véhicules immatriculés hors du département, un second barrage filtre les entrées du village de Valmy et un troisième surveille l'accès direct au moulin. Un escadron de gendarmes mobiles a pris position sur la colline. Une présence massive des forces de l'ordre pour faire face à une trentaine de contre-manifestants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui agitent mollement drapeaux européens et calicots. Les militants frontistes des départements voisins, n'ont pas fait non plus le déplacement en masse. Ils sont une petite centaine à scander «Le Pen président» pour couvrir les cris des manifestants anti-FN. En revanche, tout l'état-major du parti a décidé de participer à l'excursion historique organisée par la vice-présidente du FN, Marine Le Pen. «Les soldats qui se sont battus à Valmy au cri de "vive la nation" symbolisent pour nous la réconciliation de la république e