Pas d'attaque frontale. Pour désavouer son ministre de l'Intérieur, Jacques Chirac s'en tient désormais au registre des grands principes. Vendredi, il s'est ainsi livré à une condamnation en bonne et due forme des propos de Nicolas Sarkozy sur «la démission» des juges en Seine-Saint-Denis en recevant pour un entretien à l'Elysée le premier président de la cour de Cassation, Guy Canivet. Jeudi, le premier magistrat de France avait réclamé et obtenu sur-le-champ un rendez-vous avec le président de la République après avoir fustigé «les termes provoquant du ministre de l'Intérieur mettant en cause le fonctionnement de l'institution judiciaire».
A sa sortie de l'Elysée, Jacques Chirac lui a apporté un soutien implicite en soulignant dans un communiqué «sa très grande exigence quant au respect de l'indépendance des magistrats et à la nécessaire sérénité qui doit présider à l'exercice de leur mission». Il a également «adressé aux magistrats un message de confiance dans leur engagement de leur esprit de responsabilité». Dans l'après-midi, un conseiller de Jaques Chirac estimait que le recadrage élyséen pouvait se lire à l'aune du communiqué qui «parle de lui-même»... Guy Canivet pour sa part a estimé que le rappel par le Président de l'exigence d'indépendance des magistrats constituait «une réponse institutionnelle appropriée». Il a par ailleurs souhaité que «la polémique s'arrête».
«Décalage». Ces désaveux, qu'ils viennent du che