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Libération

Fillon, pamphlétaire embarrassé

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Désormais sarkozyste, l'ex-ministre, viré en 2004, déplore qu'on ne retienne de son livre que les violentes charges anti-Chirac.
publié le 27 septembre 2006 à 23h27

François Fillon ou l'art de déclencher les tempêtes. Moins de deux semaines après avoir mis les pieds dans le plat en promettant de réformer les régimes spéciaux si Nicolas Sarkozy était élu chef de l'Etat, le conseiller politique du patron de l'UMP remet ça avec la sortie, prévue le 5 octobre, de son livre La France peut supporter la vérité (Albin Michel). La Lettre de l'Expansion, qui en a révélé des extraits, reprend une série de phrases sur Jacques Chirac accusé de porter «une responsabilité sérieuse [...] dans cette crise qui menace désormais tout l'édifice institutionnel bâti par le général de Gaulle». Ou encore cette amabilité : «Moi, je n'ai cessé de batailler contre sa conception bonapartiste de l'action politique, contre le verrouillage du parti gaulliste, contre l'absence de réflexion politique, contre le clanisme qui permettait aux plus serviles d'occuper souvent les plus hautes responsabilités.»

Sans surprise, un proche de Chirac rappelait hier que Fillon «avait été viré du gouvernement à l'arrivée de Dominique de Villepin» et qu'il ne représentait «rien, si ce n'est une girouette». Mais, plus étonnant, l'ex-ministre a piqué une grosse colère hier, sur son blog, en assurant que «seules les quelques lignes sur Jacques Chirac sont reprises et tirées de leur contexte». Et, comme s'il peinait à assumer ses écrits, il dénonce «cette façon de traiter la politique à travers le seul prisme des luttes individuelles».