Dakar (Sénégal) envoyé spécial
La capitale sénégalaise serait-elle devenue l'épicentre de la campagne présidentielle française ? Quarante-huit heures après la visite éclair de Nicolas Sarkozy et la signature d'un accord sur l'immigration avec le gouvernement local, Ségolène Royal a atterri à Dakar, lundi soir. D'emblée, elle a prévenu : «Je ne veux pas parler de Sarkozy ici.» Mais a, dans la foulée, éreinté un accord qui «ne va pas très loin en terme d'aide au développement». Rien à voir, selon elle, entre la descente du président de l'UMP et sa propre démarche, «un voyage prévu depuis longtemps» dans son pays natal : «Je viens me ressourcer au contact des Sénégalais et voir de mes yeux la réalité du codéveloppement», a-t-elle déclaré.Née à Dakar il y a 53 ans, Ségolène Royal n'y a vécu que deux ans, son père, militaire, étant affecté sur une base de la banlieue de la capitale, à Ouakam, où elle a prévu de se rendre aujourd'hui. Elle n'a pas manqué d'insister sur ces origines : «Peut-être qu'inconsciemment il y a un retour aux sources...»
Et, dans l'esprit des Dakarois, la candidate à la candidature conserve une longueur d'avance sur le ministre de l'Intérieur. «La politique de Sarkozy vis-à-vis de l'immigration est insolente, résume Babacar, chef d'entreprise de 31 ans. Le sujet devrait être abordé avec plus de courtoisie et de respect. Ségolène, elle, donne aux autres l'impression d'exister...» Telle était sans doute le dessei