Pas encore candidat, déjà président. Nicolas Sarkozy n'est pas homme à lambiner. Incroyable mais vrai : à sept mois de la présidentielle, il a commencé à composer son gouvernement. Place Beauvau, ce qui n'était d'abord qu'un petit jeu est devenu une activité sérieuse.
Favori des sondages, peu impressionné par sa rivale potentielle, la socialiste Ségolène Royal, le numéro 2 du gouvernement se prépare à s'installer à l'Elysée. S'il est élu, il mettra à ses côtés, au poste de secrétaire général, son fidèle Claude Guéant, directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur. «C'est lui qui sera le véritable Premier ministre», note un des proches du patron de l'UMP. Ce dernier a, en effet, expliqué sa vision des institutions dominée par un président de la République très puissant et par un chef de gouvernement réduit au rôle de simple exécutant. A l'heure actuelle, «c'est François Fillon qui tient la corde [pour être Premier ministre], Nicolas l'a retenu pour le moment», note Patrick Devedjian, conseiller politique du ministre de l'intérieur. L'ex-ministre des Affaires sociales a tout fait pour se rendre incontournable. Avec la flamme des nouveaux convertis, il s'applique à fusiller la chiraquie dès qu'il en a l'occasion (lire ci-contre) et ne se gêne pas pour lancer des sujets de controverses comme la suppression des régimes spéciaux de retraite.
Ralliés. S'il jure que «rien n'est fait», François Fillon s'amuse lui-même régulièrement à lister son futur gouverneme