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Libération

Un budget qui se pare de vertu mais oublie ses promesses

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publié le 28 septembre 2006 à 23h28

Le dernier budget d'une législature est le moment de voir si les promesses électorales ont été tenues. L'engagement pris par Jacques Chirac en 2002 de faire baisser l'impôt sur le revenu de 30 % en cinq ans sera-t-il, en 2007, une réalité ? La réponse est non. Amorcée dans les trois premières années du quinquennat, la baisse de l'impôt sur le revenu a été interrompue à mi-parcours.

Le paradoxe vient du fait que ces baisses d'impôt ont été engagées lorsque la conjoncture ne le permettait pas, et gelées au moment où la croissance revenue aurait permis de les faire. Résultat : le gouvernement se retrouve avec 5 milliards d'euros de surplus de recettes fiscales, qu'il peut difficilement utiliser pour autre chose que réduire le déficit budgétaire.

Présenté hier en Conseil des ministres, le projet de loi de finances (PLF) pour 2007 est donc «placé sous le signe de la vertu budgétaire», a souligné le ministre des Finances, Thierry Breton. Une «vertu» revendiquée qui s'illustre par deux chiffres : une hausse de 0,8 % des dépenses de l'Etat, soit moins que l'inflation, et une suppression de 15 000 postes de fonctionnaires, dont la moitié environ dans l'Education, soit trois fois plus qu'en 2006.

Inconvénient. Autre signe de la rigueur : le déficit est ramené à 41,6 milliards d'euros, contre 42,7 cette année et 43,5 en 2005. Cela «permet de ramener le solde de l'ensemble des administrations publiques au niveau stabilisant la dette en 2007», se félicite-t-on à Bercy.