Le grand amour. Après avoir passé les dernières semaines à se contredire sur des dossiers phares (service civil, régimes spéciaux de retraite, carte scolaire) et à se balancer des piques, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ont ressorti leurs violons, hier, à l'occasion de la journée parlementaire UMP.
En frères d'armes, ils ont déjeuné à la même table, flanqués du président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, et de l'ancien chef de gouvernement Jean-Pierre Raffarin. En frères ennemis, ils ont évité de s'adresser la parole, préférant garder leurs compliments pour le public de parlementaires. Sénateurs et députés qui s'attendaient à un non-événement se sont d'ailleurs très largement abstenus de faire le déplacement à Paris. A la tribune, le ministre de l'Intérieur, pour qui l'enjeu de l'élection présidentielle de 2007 est «comparable» au rendez-vous de 1958 ou de 1981, a joué la franchise : «L'unité, c'est une question de réalisme. Au-delà des différences, des concurrences, au-delà même des sentiments, il fallait travailler ensemble.» Pour preuve de sa bonne volonté, le président de l'UMP a même été jusqu'à qualifier Dominique de Villepin de «bon Premier ministre» et a rappelé que Jacques Chirac a permis à la droite de «gagner en 2002». Avant de qualifier le voyage de ce dernier en Arménie de «remarquable» (1). Après tant d'efforts, le patron de l'UMP a expliqué que «la continuité, ce n'est pas la voie à prendre», souligna