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Libération

Juppé a renfilé ses bottes

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De retour à Bordeaux après son exil au Québec, l'ex-Premier ministre n'a rien perdu de sa superbe et lorgne l'Elysée pour... 2012, à l'affût d'un échec de Sarkozy.
publié le 4 octobre 2006 à 23h33

Le fauve est de retour. Plus affamé que jamais après un an d'exil passé sur les terres du Québec. Condamné par la justice dans l'affaire des emplois fictifs du RPR en 2004, banni par son clan UMP et mal-aimé de ses semblables au-delà des rives de la Garonne, Alain Juppé a sorti les griffes. La première de ses proies sera la mairie de Bordeaux, où le premier tour de l'élection municipale partielle a lieu dimanche. Il s'attaquera ensuite à son ancienne circonscription législative, puis à la communauté urbaine de Bordeaux. Il espérera très fort que Nicolas Sarkozy échoue à la présidentielle pour chasser l'imposteur et pour récupérer l'UMP, «son» grand parti de la droite qu'il a fondé en 2002. Sinon, il se contentera du perchoir de l'Assemblée nationale et cogitera sur la meilleure manière de se retrouver en situation pour la présidentielle de 2012. Cet été, Edouard Balladur a prévenu le ministre de l'Intérieur : «Méfiez-vous, j'ai fait le calcul. Juppé a 61 ans, il peut encore se présenter en 2012.» Pour ceux qui en doutaient, Alain Juppé n'est pas un tigre de papier qui, à trop tourner autour du pot, finit, tel Lionel Jospin, par renoncer.

«On est comme on naît.» Le Juppé 2006 n'a pas changé. Cette bonne vieille tarte à la crème qui consacre un «nouveau Juppé» à chacun de ses retours l'amuse beaucoup, comme il le confie à la terrasse d'un café bordelais : «On est comme on naît. Je n'ai pas à me justifier sur mon tempérament car je sais, comme ceux