Jacques Chirac repart en campagne, et ce n'est pas une blague. Comme au bon vieux temps, le chef de l'Etat inaugure ce matin une foire agricole à Clermont-Ferrand, intitulée «15e sommet de l'élevage». L'occasion, pour lui de discourir sur l'agriculture, mais aussi de déambuler au milieu des broutards dont il aime à comparer les prouesses aux côtés des éleveurs. Selon l'Elysée, il devrait, ni plus ni moins, fixer «les nouvelles frontières» de l'agriculture française, avec, à la clé, l'annonce de mesures en faveur des carburants verts. Pas en reste Nicolas Sarkozy a annoncé hier qu'il se rendra demain dans des fermes du Finistère pour parler «pôle d'excellence rurale».
Ce retour aux sources du chiraquisme électoral est révélateur du net regain de forme du président de la République en cette rentrée. Politiquement KO après le référendum sur l'Europe en mai 2005 et son accident vasculaire cérébral il y a un an, Jacques Chirac semble s'être refait une santé. En conseil des ministres, il joue les boute-en-train et bluffe ses ministres. De New York à la Finlande, en passant par Bucarest et Erevan, il a multiplié les déplacements internationaux tout le mois de septembre et va prochainement se rendre en Chine. Et de manière très concertée avec son Premier ministre, il rend publics, un à un, tous ses désaccords avec Nicolas Sarkozy pour souligner qu'il existe bien deux offres politiques fondamentalement opposées à droite : l'une se voulant gaullienne... et celle du minist