Palavas-les-Flots envoyée spéciale
Poudrée, bien apprêtée, la voix douce, couvant tendrement Jean-Marie Le Pen du regard. Hier dans la salle polyvalente de Palavas-les-Flots (Hérault), ils étaient un millier comme cette grand-mère à avoir fait le voyage pour déjeuner en compagnie du leader frontiste. A 13 heures, Le Pen, grand sourire, veste beige et cravate rouge, a débarqué sous les acclamations des convives, pour le premier «banquet patriotique» de sa campagne présidentielle. Venus de Toulouse, de La Ciotat, de Narbonne ou de Montpellier, les sympathisants FN, les vieux comme les jeunes, se sont levés en agitant les drapeaux bleu-blanc-rouge déposés sur les tables. Chacun s'est rassis sagement pour avaler son déjeuner franchouillard (poulet, riz, camembert, gâteau au chocolat et vin de pays), payé 12 euros par tête.
L'occasion de bavardages entre convives : «C'est honteux de nous traiter de racistes», dit l'un. Son voisin est tout à fait d'accord. La preuve ? Il reconnaît volontiers que «certains Noirs valent des Blancs». Un autre, plus loin, «votre médecin s'appelle Cohen ? Ah ! C'est la race noble, les Cohen !» Avant de glisser sur un sujet qui leur tient à coeur : «J'ai une retraite de petit cadre. On me la mange petit à petit.»
Discours-fleuve. Les retraites, justement, c'est le cheval de bataille enfourché par Le Pen au dessert. Il a laissé tomber veste et cravate pour monter sur scène. Pendant une demi-heure, il a lu son discours, ég