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Libération

Fabius place sa dernière arme à gauche

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publié le 9 octobre 2006 à 23h37

Une ligne, une légion, un chef ! Au pays de la Fabiusie, tout est simple : il y a un discours, «clairement à gauche», nourri d'une potion magique, «le volontarisme politique» ; des troupes venues en car de toute la France, et d'abord de Seine-Maritime, pour agiter des calicots «Laurent président» ; et enfin, un «homme d'Etat» candidat parce qu'il «n'accepte pas les salaires de misère, les cadences insupportables, les pensions qui ne permettent pas de vivre, l'écart écrasant des richesses», etc. Le tout s'est donné en spectacle hier à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Samedi, après le conseil national (lire ci-contre), Ségolène Royal avait réuni ses soutiens à la salle des Blancs Manteaux à Paris. Dominique Strauss-Kahn avait choisi le cadre plus cossu du Sénat. Laurent Fabius, lui, n'a plus le temps de faire dans la nuance pour rattraper son retard : il ne lui reste que six semaines pour renverser la vapeur et s'offrir une chance d'assouvir une ambition de plus de vingt ans.

Gâchettes. L'ex-Premier ministre a donc opté pour une démonstration de force des plus classiques en remplissant de 1 500 supporters un modeste gymnase de banlieue traversé par les mânes d'un François Mitterrand, évoqué à la tribune à tout bout de champ. Les gâchettes fabiusiennes ont chauffé la salle en se chargeant de la basse besogne : une salve de flèches sur Ségolène Royal, DSK étant, lui, épargné. Le sénateur de l'Essonne, Jean-Luc Mélenchon, a moqué les «poses princiè