Avec un mois de retard sur Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal a livré mercredi «l'état de (ses) réflexions» sur l'Europe, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. Un oral de rattrapage parisien destiné à combler la vacuité des propos tenus par la candidate socialiste lors de son météorique passage à Bruxelles, le 13 septembre. Flanquée de ses trois porte-parole – Arnaud Montebourg, Jean-Louis Bianco et Gilles Savary – Ségolène a lu, durant quarante minutes, un speech structuré, comme il se doit, en trois parties, assorti d'une rafale de «propositions concrètes».
La seule proposition originale et courageuse qui s'en dégage est celle de «rétablir immédiatement l'aide européenne aux Palestiniens», car il est, dit-elle, «irresponsable de compter sur la perspective d'une guerre civile pour éliminer le Hamas». Pour le reste, la présidente de Poitou-Charentes propose de «construire l'Europe par la preuve», leitmotiv très proche de «l'Europe des résultats» prêchée par Chirac depuis le non au référendum du 29 mai 2005.
A Sarkozy, qui prône l'adoption d'un «mini-traité» en lieu et place de la Constitution européenne, Ségolène Royal rétorque qu'il faut «redonner une envie d'Europe» aux Français avant de leur parler de réforme institutionnelle. D'autant que ce sujet reste un facteur de division entre ouistes et nonistes de la famille socialiste.
Pour prouver que l'Europe œuvre au «bien-être des peuples