Qui a peur du grand méchant débat? Ségolène Royal, accusent à l'unisson les partisans de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn, ses deux concurrents dans la course à l'investiture socialiste. Ils arguent des préventions prophylactiques imposées par son équipe autour des six futures confrontations entre les trois candidats (1) pour pointer «la stratégie de l'antisèche maximum» déployée par l'élue des sondages. Les amis de Ségolène Royal, eux, jouent la responsabilité. Sur le thème: ne pas insulter l'avenir du ou de la futur(e) candidat(e), dont le profil pourrait être endommagé par une distribution des horions. «Ça n'est pas une dérobade, mais le souhait d'assurer une confrontation sereine pour préserver celui ou celle qui portera nos couleurs», assure Gilles Savary, porte-parole de la candidate. Un parlementaire est nettement plus cruel: «Ses partisans redoutent un exercice dans lequel elle pourrait être prise en défaut, et mesurent son niveau d'impréparation sur les gros sujets. Ou peut-être ont-ils simplement peur qu'elle dise ce qu'elle pense...» A l'origine, Ségolène Royal, de débats, ne voulait pas entendre parler. Mais le rapport de force a joué en faveur des socialistes favorables à ce type de confrontation. «Ils ont la majorité dans toutes les instances du parti, explique Arnaud Montebourg, autre porte-parole de la députée. Ils nous ont imposé tout ce qu'ils veulent.»
Tractations. La réalité est plus nuancée: dans les négo