Les escapades électorales à la Réunion se révéleraient-elles fatalement périlleuses pour tout candidat socialiste ? Après Lionel Jospin en 2002, et sa dévastatrice sortie, dans l'avion du retour, sur un Chirac «vieilli, usé et fatigué», Ségolène Royal a créé la surprise, hier, depuis l'océan Indien, en laissant planer le doute sur sa participation aux confrontations entre les candidats PS à l'investiture présidentielle. «Je ferai les débats dans la mesure où ils sont nécessaires», a-t-elle expliqué. Mais la favorite des sondages, qui n'a «pas envie de [se] faire ballotter», a prévenu : «S'ils sont trop nombreux, s'ils sont détournés de leur véritable destination, je me réserve le droit de ne pas m'y assujettir.»
Les proches de ses concurrents, instantanément, ont bondi sur l'occasion. «Maintenant que les règles socialistes du débat sont fixées, on ne peut à la fois revendiquer le respect de ces règles et refuser de se les voir appliquer», défouraille Jean-Christophe Cambadélis, lieutenant de DSK. Alors qu'un fabiusien feint la surprise : «La championne de la démocratie participative refuserait-elle de participer à la démocratie ?»
Fébrilité. Conforme à sa position quant aux débats, cette sortie de la députée se révèle risquée : elle intervient après des négociations dignes de la préparation d'un sommet israélo-palestinien (Libération d'hier) entre les états-majors des trois candidats. Le député Gaëtan Gorce, membre de son état-