La Réunion correspondance
Rien de tel qu'un déplacement loin de ses bases pour oublier ses soucis. Surtout quand il se fait en terrain conquis. «Elle réalisera ici l'un de ses plus beaux scores», a d'emblée rassuré Gilbert Annette, responsable de la fédération socialiste de la Réunion, où Ségolène Royal est depuis hier en visite pour deux jours. Les voix des militants étant acquises, la candidate à l'investiture a pu se consacrer à son exercice préféré en s'adressant à l'opinion réunionnaise et ses 483 000 électeurs plutôt qu'au microcosme.
Proverbe créole. L'enjeu est de taille : le département pèse à lui seul plus lourd que l'ensemble des Dom-Tom. Un sondage Ipsos paru dans la presse locale donne, dans l'optique du second tour, Ségolène Royal vainqueur à 57 % contre Nicolas Sarkozy, et à 63 % contre Dominique de Villepin. Dans six mois, il faudra tout de même compter avec le président du conseil régional, l'infatigable Paul Vergès. A 81 ans, le leader historique du Parti communiste réunionnais n'a rien perdu de sa combativité et de son influence. La présidente de la région Poitou-Charentes ne s'y est pas trompée, réservant à son homologue l'une de ses premières rencontres de son séjour. Au siège du conseil régional, l'accueil fleuri est chaleureux. Mais Paul Vergès se garde bien d'apporter son soutien. «Il ne faut jamais faire la boue avant la pluie», sourit-il, matois, employant un proverbe créole pour signifier qu'il va prendre son temps. «Nous allons bât