Dominique de Villepin au chevet des banlieues : c'est l'image de la semaine concoctée par Matignon. Dans la grande commémoration politico-médiatique des émeutes urbaines de 2005, le Premier ministre n'entend pas être en reste. Il a reçu («pour la troisième fois en un an», dixit le communiqué de ses services comme s'il s'agissait d'un exploit) des responsables d'associations, des chefs d'établissements scolaires et des chefs d'entreprises pour évoquer la situation dans les quartiers difficiles. Aujourd'hui, il se rendra à la Guérinière, un quartier rénové de Caen (Calvados), pour y parler mixité sociale. Jeudi, enfin, il installera le conseil d'administration de l'Agence nationale pour la cohésion sociale. Avant cette formalité, il devrait réunir ses ministres concernés pour plancher sur la cohésion sociale et la politique de la ville.
Tension. Le message qu'il veut envoyer est limpide : pendant que Nicolas Sarkozy s'occupe d'envoyer des cars de CRS dans les cités, il veut montrer qu'il prend le problème des banlieues dans tous ses aspects. «Je suis extrêmement vigilant, confiait-il lors de son voyage aux Antilles, en fin de semaine dernière. Il s'agit dans beaucoup d'endroits d'un condensé de problèmes extrêmement difficiles. Il faut être pragmatique et aller plus loin sur chacun des sujets.» Alors que les responsables associatifs se sont montrés inquiets du regain de tension dans les banlieues, il s'est attaché à rappeler hier que, depuis les émeutes de