Caen envoyée spéciale
A peine arrivé, déjà alpagué. A la Guérinière, un quartier difficile de Caen (Calvados) en pleine rénovation, Dominique de Villepin a d'emblée été, hier, accueilli par les griefs des habitants. Marcel, qui habite le quartier depuis 1961 n'est pas content : «On casse, on casse, mais on ne fait pas des appartements comme il faut : le chauffage ne marche pas, la ventilation non plus. C'est pas parce qu'on est des ouvriers qu'on doit vivre n'importe comment.» Edwige en rajoute une louche : «Pourquoi il n'y a qu'un HLM et le reste est privé ?»
C'est cette question qui reste en travers de la gorge de certains habitants. Dans le cadre de la rénovation, 156 logements sociaux ont été détruits et seulement 66 reconstruits. Et les 174 appartements neufs sont détenus par des promoteurs privés. Brigitte Le Brethon, la maire (UMP) de la ville estime qu'il ne faut pas s'arrêter «à des cas individuels». «On nous met dans des petites maisons comme ça pour cacher la misère», s'obstine Marcel. Le Premier ministre, qui continue à afficher un sourire Ultra Brite, explique aux râleurs que «rien ne se fait en un jour. C'est certain, il reste des problèmes. C'est toujours quand on agit qu'on s'aperçoit que beaucoup de choses n'ont pas été faites dans le passé, il y a beaucoup à rattraper». Plus tard, il assure que c'est ça la mixité sociale, mêler dans une même zone plusieurs types d'habitat.
Stages. A ses côtés, Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohés