Toulouse de notre correspondant
Si la politique est essentiellement faite de mots, les radicaux de gauche ont alors beaucoup de vocabulaire. Après avoir envoyé dire par son porte-parole que le fait de choisir d'avoir ou pas un candidat à la présidentielle avant que le PS n'ait désigné son champion était un «acte d'indépendance politique» pour le PRG (Libération des 2-3 septembre), le président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, a déclaré hier sur France 2 que «la meilleure solution» serait peut-être au contraire d'attendre. Et pendant qu'il laissait ses radicaux conjecturer sur les qualités présidentielles des Ségolène Royal, Laurent Fabius et autre Dominique Strauss-Kahn, il filait dès hier après-midi reprendre les négociations avec le PS sur les législatives de 2007 et les municipales de 2008.
Le jeu du patron des radicaux de gauche consiste, pour l'heure, à éviter que son congrès du week-end prochain, à Paris, ne tourne à la guerre de tranchées entre les partisans de Christiane Taubira et les tenants d'une union immédiate PS-PRG.
Second front. C'est qu'en bon père de la famille radicale Jean-Michel Baylet sent les tensions monter dans son parti. Au moment où la fédération des Bouches-du-Rhône propose déjà de prendre la tête de comités pour Ségolène Royal, les plus jeunes et urbains des radicaux envisagent une scission dans le cas où le radicalisme serait appelé à se dissoudre dans les vapeurs électorales du PS. Un bon stratège dans ce