Menu
Libération

Les socialistes européens exhument le traité

Article réservé aux abonnés
A Nantes, les présidents des groupes parlementaires PS le jugeaient toujours d'actualité.
publié le 20 octobre 2006 à 23h45

Nantes envoyé spécial

Caduc ou pas caduc ? Les socialistes européens se sont affrontés, hier à Nantes, pour savoir si le traité constitutionnel européen, rejeté en 2005 par les électeurs français, restait toujours d'actualité. D'un côté, les Français pensent que non et qu'il faut passer à autre chose. De l'autre, tous les invités à cette réunion des présidents de groupes parlementaires socialistes, à laquelle ni les Britanniques, souvent eurosceptiques, ni les Hollandais, dont les électeurs ont également voté non, ne participaient.

Chez les socialistes français, quel qu'ait été leur choix lors du référendum, l'unanimité est totale. «Il me paraît nécessaire que nous prenions acte que le traité est caduc et que nous travaillions ensemble à une nouvelle approche», a lancé Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, ajoutant qu'«il n'est pas possible de faire revoter nos concitoyens sur le même texte».

Les socialistes des seize pays qui ont ratifié le texte ne l'entendent pas de cette oreille. «Dire que le traité est mort est très périlleux», a prévenu l'Allemand Jo Leinen. «Ceux qui ont dit oui sont bloqués par leur oui, comme la France est bloquée par son non», constatait le député luxembourgeois Ben Fayot, alors que l'Espagnol Carlos Carnero tonnait en direction des Français : «Vous ne pouvez pas faire que votre débat national s'impose à tous en Europe. Nous ne sommes plus dans les années 50 !» L'eurodéputée portugaise Edite Estrel