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Libération

Pour 60 % des Français, les élus ont plutôt les mains sales

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publié le 20 octobre 2006 à 23h46

«Tous pourris !» Depuis la fin des années 80, où gauche comme droite se sont trouvées impliquées dans des scandales politico-financiers, le slogan a (re)fait florès. Certaines formations ont même trouvé là leur fonds de commerce, comme le FN qui se proclamait alors «tête haute et mains propres». Pour autant, ces affaires de corruption ou de prises illégales d'intérêts ont-elles entraîné un divorce total entre les électeurs et la classe politique, voire un rejet de la vie démocratique ?

La vaste enquête menée par le Centre d'études de la vie politique française (Cevipof), le laboratoire de recherches de Sciences-Po (1), auprès de plus de 2 000 personnes, s'attache à donner un début de réponse à ces interrogations. Pour les Français, le jugement est sans appel. A plus de 60 %, ils considèrent que les «élus et dirigeants politiques sont plutôt corrompus». Une proportion stable depuis dix-sept ans après avoir connu une augmentation significative dans les années 80. Mais cette défiance recouvre des appréciations contrastées. En tête des institutions perçues comme les plus atteintes par la corruption figurent le gouvernement avec 78 % d'opinions négatives, puis la présidence de la République (69 %), les députés (68 %) et les sénateurs (58 %). Les maires, souvent en première ligne face aux corrupteurs potentiels pour l'attribution de marchés publics, ne sont jugés «beaucoup ou assez corrompus» que par 39 % des personnes interrogées.

Crèche. Mais, derrière