Thierry Breton est très fâché contre le Medef. Invité par l'Association jeunesse entreprises (AJE), fondée par l'ancien président du Conseil national du patronat français Yvon Gattaz (81 ans), le ministre de l'Economie a vertement reproché jeudi au Medef de ne pas avoir réagi aux propos tenus sur les 35 heures par les trois prétendants à l'investiture socialiste lors de leur débat télévisé de mardi. «Ceux qui représentent les entreprises, par exemple le Medef, n'arrivent plus à s'exprimer [sur les 35 heures]. On ne les entend plus, elles ne sont plus très bien représentées», s'est-il emporté, avant de lâcher : «Je ne suis pas content !»
Cette attaque en règle a, dans un premier temps, laissé abasourdie la présidente du Medef, Laurence Parisot. «Il n'est jamais bon en démocratie qu'un gouvernement pense qu'il peut dicter sa conduite ou sa stratégie à une organisation syndicale, qu'elle soit une organisation d'employeurs ou de salariés», commentait vendredi la patronne des patrons.
Silence gêné. Politiquement, l'initiative de Thierry Breton est pour le moins maladroite. Reprocher au Medef de ne pas intervenir contre la gauche dans un débat électoral ne peut que conforter l'idée que la droite défend toujours les patrons. Le silence gêné qui a accueilli les propos du ministre de l'Economie dans les rangs de l'UMP est, de ce point de vue, éloquent.
D'autant que le procès dressé par Breton à l'encontre du Medef semble totalement injustifié. Dès le mois d'août 200