Lorsque Lionel Jospin était Premier ministre, Noël Mamère député (Verts) de Gironde, avait fait voter, le 3 mai 2000, par l'Assemblée nationale, une «proposition de loi constitutionnelle relative au droit de vote et à l'éligibilité des résidents étrangers pour les élections aux conseils des collectivités locales». Ce texte n'ayant pas été inscrit à l'ordre du jour du Sénat, par Lionel Jospin, n'a jamais été définitivement adopté.
Qu'est-il advenu de votre proposition de loi ?
Nous avons profité d'une niche parlementaire réservée à cette époque au groupe auquel j'appartenais pour présenter cette proposition de loi. Elle a été adoptée à l'unanimité, mais Lionel Jospin n'a pas voulu la reprendre à son compte pour l'amener devant le Sénat. Il a prétexté qu'elle ne serait pas votée puisque le Sénat avait une majorité de droite. La gauche a manqué l'occasion politique de montrer les réticences de la droite et la détermination de la gauche à vouloir faire des étrangers des citoyens pleins et entiers.
En donnant le droit de vote aux étrangers, ne risque-t-on pas de renforcer le Front national ?
En Belgique, pays qui est menacé par le séparatisme et la montée de l'extrême droite, la participation des étrangers aux dernières élections communales du 8 octobre a contribué au contraire à endiguer les extrêmes. Ce pays est en train de nous donner l'exemple de ce qu'en politique, le courage vaut toujours mieux que la frilosité. Si la ville d'Anvers qui était menacée de passer à l'extrêm