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Pour moi, c'est Fabius!

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par Pierre Juquin, ancien candidat à la présidentielle, pour Libération.fr
publié le 25 octobre 2006 à 7h00

Le choix du Parti aura, pour toute la gauche et pour l'ensemble des Français, des conséquences durables, qui outrepassent les problèmes de personne, de courant, de parti même. Doit-on miser sur une victoire par défaut, fondée sur le rejet populaire spontané de Nicolas Sarkozy et sur l'appel au «vote utile» ? Le pouvoir manipulateur (mystificateur ?) d'une image ubiquiste et séduisante, avec un éventuel coup de pouce centriste, en est-il la condition ? Un discours dans lequel le « sociétal » supplante le social, et où l'alternance prend la place d'une alternative et la gestion immédiate celle d'une vision à long terme, n'est-il alors qu'une ruse temporaire de l'histoire ?
Dans nos institutions, un affrontement binaire tranche l'élection. L'absence d'une démarcation lisible entre la droite et la gauche risque de laisser gagner, dans l'un de ces partages aléatoires qui sapent aujourd'hui les démocraties occidentales, un sarkozysme habile et offensif, néo-thatchérien et atlantiste. On ne joue pas l'avenir du socialisme aux dés.
Ce n'est pas seulement ce sabreur, son clan et sa caste qu'il faut battre, mais leur politique. Ne serait-il pas incohérent de leur reprocher, à bon droit, de reprendre à Le Pen des thèmes sous prétexte de l'affaiblir aux élections, tout en s'appropriant certaines de leurs propositions au motif de leur chiper des voix ? Supposons malgré tout M. Sarkozy élu. Je ne crois pas beaucoup m'avancer en redoutant qu'une défaite brutale ne vienne bientôt