Quel sera l'impact des congés sur la présidentielle des 22 avril et 6 mai 2007 ?En analysant le premier tour des présidentielles de 1988, 1995 et 2002, nous montrons que la fraction du taux d'abstention due uniquement aux vacances scolaires est de 1,7 point. Cet effet sur la participation est plus fort lorsque l'élection a lieu le deuxième dimanche, soit au milieu de la quinzaine de vacances.
A qui cela profite-t-il ?
D'autres travaux ont établi que l'abstention est majoritairement de gauche. Des élections pendant les vacances, en favorisant l'abstention, bénéficient donc à la droite. Mais cela ne joue qu'à la marge et ne suffit évidemment pas à faire basculer les résultats : pour le 21 avril 2002, on estime à environ 60 000 la déperdition de voix pour Lionel Jospin due aux vacances, alors qu'il avait 372 311 voix de retard sur Jean-Marie Le Pen.
Et quid de la météo ?
On montre que, sur les cinq dernières législatives, trois degrés de chaleur en plus augmentent la participation d'un point. Question température, il y a un effet de seuil :des températures trop élevées découragent les gens d'aller voter. En mai, ce schéma «caniculaire» est envisageable. Bien sûr d'autres variables, que nous avons testées jouent un rôle plus important que le climat sur l'abstention. En 2002, il y a eu l'émiettement dû au nombre de candidats à gauche. Beaucoup de gens se sont dit : je vais attendre le second tour pour aller voter. Sans oublier la variable du mécontentement politique liée, entre autre