Depuis les quartiers jusqu'au Palais Bourbon. Le collectif AC le feu (association du collectif liberté, égalité, fraternité,ensemble et unis) a finalement été reçu hier par tous les présidents de groupe de l'Assemblée, mais pas ensemble : «On a dû répéter quatre fois que nos cahiers de doléances émanaient du terrain, raconte son président Mohamed Mechmache après trois heures d'entretien. On a recueilli ces paroles et ces propositions du peuple, non pas par téléphone, comme font les instituts de sondage, mais en direct.»
Hier, le collectif, créé après les émeutes de novembre 2005, venait remettre aux parlementaires la synthèse des cahiers de doléances 20 000 , fruit d'un tour de France de huit mois (Libération du 16 octobre). Rencontrer toutes les composantes de l'Assemblée, ce n'était pourtant pas gagné. A 15 heures, quand le collectif AC le feu et les centaines de personnes qui l'accompagnaient (dont un bon tiers de journalistes) ont débuté leur marche de la place Denfert-Rochereau, il n'y avait que trois rendez-vous fixés avec le PCF, le PS et l'UDF, l'UMP ayant opposé une fin de non-recevoir. Mohamed Mechmache enrageait : «Symboliquement, on voulait qu'ils nous reçoivent collectivement parce que, nous, on a travaillé tous ensemble pour faire ce tour de France.»
Dans le cortège, on aperçoit le service d'ordre de la Fédération syndicale unitaire et, bien sûr, des jeunes de Clichy-sous-Bois, les premiers à s'être révoltés après les décès de Bouna