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Libération
Interview

«Il faut affirmer le clivage droite-gauche»

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publié le 27 octobre 2006 à 23h51

Henri Weber, 62 ans, est député européen. Ce proche de Laurent Fabius estime que son mentor n'est pas hors course pour l'investiture socialiste pour 2007.

Laurent Fabius est toujours scotché au plancher des sondages. Qu'est-ce qui l'empêche de décoller ?

Si Moïse avait disposé de sondages, les Hébreux seraient toujours esclaves en Egypte, disait le président Truman ! La valeur prédictive des sondages est nulle, a fortiori lorsqu'ils concernent les adhérents du PS dont il n'existe aucun échantillon représentatif... Le résultat du vote en étonnera plus d'un.

Vous voulez dire que Fabius a encore une chance d'être désigné ?

Je sens que les choses commencent à bouger. Laurent Fabius tente avec obstination de donner une expression politique à la résistance du peuple de gauche. Et au fil des débats, on voit bien que des lignes politiques différentes s'expriment.

Comment qualifieriez-vous celle de Ségolène Royal ? De «populiste» ?

Ségolène Royal a dit qu'il y avait beaucoup à apprendre de Tony Blair. A la suite de Bill Clinton, Blair a mis en oeuvre une stratégie de «triangulation», comme on dit en sociologie politique. Mais on peut aussi bien parler de stratégie «attrape-tout» ! Il s'agit de s'approprier les thèmes de l'adversaire, réputés électoralement les plus rentables, et de les amalgamer aux siens propres. C'est ce que fait Royal avec les signaux qu'elles envoient sur l'encadrement militaire, la carte scolaire ou les 35 heures.

Pour Blair et Clinton, cela a été une tactique gagnante