Wuhan envoyé spécial
La réprimande est sans appel. Elle est tombée vendredi depuis Wuhan, capitale d'une province de la Chine intérieure, à la veille du retour de Jacques Chirac à Paris. A croire qu'il y avait urgence pour le président de la République à faire publiquement la leçon à son Premier ministre qui s'autorise un peu trop de libertés durant son absence à l'étranger.
Trois temps. A l'évidence, Jacques Chirac n'a pas du tout apprécié que Dominique de Villepin piétine jeudi son domaine réservé et touche à un symbole des institutions françaises en proposant que les débats du Conseil des ministres puissent être télévisés. La réplique du chef de l'Etat s'est faite en trois temps : «Il y a chez les Français sans aucun doute une aspiration légitime à plus de participation à la vie publique», a tout d'abord observé Jacques Chirac. Puis, soulignant qu'il était le «président du Conseil des ministres», il a rappelé que cette réunion du mercredi à l'Elysée «est un lieu et un temps où se prennent des décisions qui peuvent relever notamment de la sécurité nationale ou des intérêts stratégiques de la nation». Et de conclure sous forme de gifle pour Dominique de Villepin : «Chacun comprend que cela doit se faire en toute sérénité et surtout hors de toute pression, quelle qu'elle soit. Il est par ailleurs toujours rendu compte du Conseil des ministres par le membre compétent du gouvernement.»
C'est la première fois que Chirac contredit ainsi, face aux micros