Wuhan envoyé spécial
Les yeux rivés sur la maquette de l'hôpital Zhongnan, vendredi à Wuhan, Bernadette Chirac appelle : «Serge, Serge... Venez voir.» «Serge», c'est Serge Dassault, PDG de l'entreprise du même nom et vieil ami-ennemi des Chirac, embarqué dans la virée chinoise du chef de l'Etat avec trente autres patrons.
Tandis que son époux vient d'achever le discours d'inauguration d'un centre franco-chinois des maladies du foie, Bernadette Chirac, donc, finit par agripper «Serge».
Le doigt pointé vers les constructions en projet, la femme du Président lui dit : «Vous avez vu, Serge, les chantiers à Pékin ? Ils travaillent jour et nuit ces Chinois. Jour et nuit... Et pendant ce temps-là, nous, en France, on dort. Il faut arrêter cette décadence du travail chez nous.» Serge Dassault est aux anges. Lui le pourfendeur des 35 heures n'en finit pas depuis son arrivée de louer les vertus du travail à la chinoise.
Quelques instants plus tôt, la première dame s'était déjà illustrée lorsque, sur la route de l'hôpital, Jacques Chirac avait fait arrêter son cortège face à une immense statue du poète chinois Li Bai. Li Bai, qu'il nomme «l'Immortel», le chef de l'Etat le cite à tour de bras face à ses hôtes depuis trois jours. Alors, face à cette statue de bronze du poète tenant un aigle à la main, il chausse ses lunettes et réclame l'«hommage du gouvernement français à l'Immortel», en alignant ses ministres à ses côtés.
Pas de chance, un officiel chinois lui en