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Portrait

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Jean-Paul Brighelli, 53 ans, prof de français. Il joue le rôle du tribun réactionnaire dans le débat sur la rénovation de l'école qui, selon lui, fabrique de la ségrégation.
publié le 30 octobre 2006 à 23h52

Attention école, zone de turbulence. Mais faut pas croire que ça dérouille seulement dans la cour des jeunes, pendant qu'en salle des profs on devise sérieusement sur les mérites comparés des méthodes de lecture. Ça chauffe et c'est violent, le débat sur la rénovation scolaire. «Pédagogues» contre «conservateurs réacs», c'est un peu les Jets et les Sharks,à l'aigre sauce idéologique, donc sans la musique de Leonard Bernstein. Voilà ce qu'on pouvait lire sur le forum de France 2, au lendemain d'une émission consacrée à l'éducation. «Rester zen ? J'aurais voulu vous y voir... Et puis j'étais investi d'une mission sacrée : ramener les deux oreilles (pas la queue, il en est dépourvu) de Pierre Frackowiak. Mission accomplished, comme dirait le demeuré de Washington», Signé JPB. Pierre Frackowiak, c'est un inspecteur qui ne voudrait pas qu'on bazarde trop vite la pédagogie née des seventies. JPB, c'est Jean-Paul Brighelli, pourfendeur des crétins et des sans-couilles, comprenez je-ne-suis-ni-l'un-ni-l'autre. C'est lui qui nous intéresse ici, devenu tribun et épouvantail d'un débat dangereusement passionnel.

Il est prof de français, normalien, agrégé de lettres. Il a parcouru collèges, lycées, zep, beaucoup donné dans l'édition scolaire et dans l'édition tout court. Il est l'auteur de la Fabrique du crétin, véritable best-seller. «Je suis un voyou», dit-il. Il en a les grands airs, les grands mots et aussi les moyens. Le pamphlet est efficace. Fau