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Libération

L'enquête piétine, faute de témoignages

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A Marseille, la brigade criminelle concentre ses investigations sur trois cités.
publié le 31 octobre 2006 à 23h53

Marseille correspondance

Dans le quartier de Saint-Jérôme, au nord-est de Marseille, l'indignation le dispute à l'incompréhension et à la colère. Au surlendemain de l'incendie du bus dans lequel une étudiante de 26 ans a été grièvement brûlée, personne n'a de mots assez durs pour qualifier l'attaque des trois ou quatre jeunes. «Ce que ces minots ont fait, c'est pire que tout», lâche Robert, 68 ans, les yeux fixés sur le rond-point où le bus en flammes a fini sa course, samedi soir.

«Vie bousillée». Selon lui, «des trucs comme ça, on en voyait à la télé, mais jamais on aurait imaginé que ça arriverait ici». Installé à Saint-Jérôme «depuis plus de cinquante ans», Robert est «d'abord triste pour cette fille qui a sa vie bousillée», mais aussi pour «l'image que ça donne du quartier». Un peu plus loin, près de l'arrêt de bus où a eu lieu l'attaque, Rabbah préfère économiser ses mots : «Il n'y a pas grand-chose à dire de plus, car, depuis que j'habite ici, à part des vols, des voitures et des poubelles qui brûlent, il ne se passe jamais rien de très grave. Alors, maintenant, tout ce qu'on veut, c'est que les jeunes qui ont fait ça soient arrêtés, et qu'on arrête de nous demander ce qui ne va pas dans le quartier.»

L'arrestation des auteurs, c'est aussi l'obsession des trente-cinq policiers de la brigade criminelle de Marseille mobilisés sur le recueil d'informations dans les groupes d'immeubles alentours. «Il y a de fortes présomptions qu