Il est à part dans ce gouvernement composé il y a un an et demi par Dominique de Villepin. Une sorte d'ovni. Azouz Begag, écrivain et sociologue d'origine algérienne, aujourd'hui ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, joue les empêcheurs de tourner en rond. Yeux écarquillés, regard pensif et sourire au coin des lèvres, il suscite par son franc-parler interrogations et agacements. Certains de ses collègues du gouvernement le disent «bizarre, un peu spécial». Son adversaire le plus farouche, Nicolas Sarkozy, l'appelle «vidéo-Begag» en raison de ses gaffes. La dernière en date : l'annonce tonitruante de son intention de se présenter à Lyon, sa ville de naissance, détenue par le socialiste Gérard Collomb et briguée par le ministre UMP des Transports, Dominique Perben.
En 2001, Azouz Begag avait déjà manifesté son intérêt pour la politique lyonnaise et avait pris langue à l'époque avec la gauche et Gérard Collomb. «Je serai candidat aux élections municipales à Lyon et aux législatives sans étiquette», a-t-il annoncé, dimanche, dans le Progrès. La nouvelle a pris tout le monde de court au sein du gouvernement. Il n'avait alerté personne de sa décision, ni Dominique Perben (soutenu par Nicolas Sarkozy) ni même Dominique de Villepin, auquel son ministère est directement rattaché.
Fantaisie. Le Premier ministre, qui a déjà assez à faire avec la rivalité entre ses deux ministres Renaud Dutreil (PME) et Catherine Vautrin (Cohésion sociale)