Tout le monde est conscient je crois, de l'importance du scrutin à venir. Si Nicolas Sarkozy est élu, la France bascule, encore plus qu'elle n'a commencé à le faire dans une société de l'injustice, de l'inégalité, de précarité généralisée, doublée de la mise sur pied d'un régime qui peu à peu restreindra les libertés individuelles, aura les mains libres pour chasser les immigrés, arrêter les gens pour délit de facies, bref, restaurera l'ordre dans ce qu'il a de plus autoritaire et arbitraire.
Pour ma famille politique, la gauche, l' enjeu est colossal : il s'agit de reconstruire en très peu de temps, une crédibilité perdue car au fond personne ne sait plus ce que c'est d'être à gauche, et, si l'on se livre à une petite énumération de ce que c'est d'être « de gauche » , on ne sait plus trop où mettre la barrière symbolique qui sépare la gauche de la droite :
− être républicain ? Une partie de la droite l'est aussi, même si historiquement, c'est la gauche qui a livré ce combat.
− être contre l'injustice : c'est une dimension fondamentale du combat politique, mais difficile à ranger dans un seul camp, car c'est une notion morale autant que politique, et la gauche ne peut se prévaloir seule de la dimension de la morale.
− être pour un Etat qui régule et tempère cette injustice ? Là aussi on retrouve dans les deux familles politiques des gens qui le sont. La tradition gaulliste s'inscrit dans cette démarche.
− être pour les ouvriers, con
Lettre ouverte aux gens qui ont voté non au référendum et aux candidats du parti socialiste
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par Noëmie Dreyfus, militante syndicale.
publié le 10 novembre 2006 à 7h00
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