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Libération

Ne tuez pas l'espérance

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par Charles Fiterman, ancien ministre
publié le 10 novembre 2006 à 7h00

C'est devenu une banalité que de souligner les changements
considérables qui affectent la société et le monde depuis une
vingtaine d'années. Ils concernent les sciences, les technologies, les
façons de produire et les produits eux-mêmes, l'organisation des
productions et leur répartition sur la planète, l'organisation
politique du monde et les relations entre les pays et les humains, les
modes de vie, les mœurs.
    Il est pourtant un domaine qui, pour l'essentiel, échappe à ces
mutations, qui tarde à les traduire, c'est celui du politique. Ses
repères, ses concepts, ses structures, ses pratiques sont encore
largement ceux du passé. Ce qui nuit gravement à son efficacité et est
à la base de la distance, dangereuse pour la démocratie, prise entre
les citoyens et leurs représentants.
    Je suis de ceux qui pensaient que la novation nécessaire passerait
par l'étude, la  recherche, le débat à partir desquels s'élaboreraient
une nouvelle donne, de nouveaux concepts et de nouvelles formes
politiques, susceptibles de faire l'objet de décisions de congrès. Les
circonstances, et sans doute aussi les hommes, ne l'ont pas permis. Il
y a certes eu des initiatives prometteuses dans les années 90 : le
mouvement Refondations, les Assises de la transformation sociale. Des
idées ont été lancées comme cette "nouvelle alliance des couches
populaires et des couches moyennes" avancée par Lionel Jospin. Mais