Biscarosse (Landes) envoyé spécial
La France a procédé hier au premier tir d'essai du nouveau missile stratégique M51. «Un succès», s'est réjoui le ministère de la Défense dans un communiqué. A 9 h 52, au milieu des dunes couvertes de pins du Centre d'essais des Landes, un engin de 56 tonnes s'est élevé dans le ciel. Direction l'Atlantique plus précisément un «carreau» au large des côtes américaines qu'il a atteint environ un quart d'heure plus tard, après être rentré dans l'atmosphère à une vitesse de Mach 25.
Ce missile est l'un des principaux programmes d'armement français. L'un des plus discrets, également. Il s'agit de rééquiper, à partir de 2010, les quatre sous-marins nucléaires lance-engins (SNLE) de la Marine nationale avec un missile de portée sensiblement accrue.
Référence. Cette portée est l'un des secrets les mieux gardés de la défense nationale. L'ouvrage de référence, Flottes de combat, avance le chiffre de 9 000 kilomètres. Assez, en tout cas, «pour qu'aucun point important de la planète soit hors de portée», selon l'ingénieur général de l'armement Christophe Fournier, responsable du programme Coelacanthe, la composante océanique de la dissuasion. L'Iran, la Corée du Nord ou la Chine pourraient ainsi être touchés à partir d'un sous-marin français qui croiserait, par exemple, entre le Spitzberg et la Norvège. Le missile M45, actuellement en service, avait été conçu durant la guerre froide et permettait surtout d'atteindre des cibles dans