Alors que les prétendants à l'investiture socialiste s'affrontaient dans le dernier débat télévisé sur les questions internationales et européennes, la veille, la «gauche de la gauche» réunie au Mans, fustigeait, par la voix d'une multitude plus foisonnante encore de candidats, le capitalisme mondialisé et l'Europe néolibérale.
Ces différents acteurs politiques ont une chose en commun, la prétention qu'avec leur arrivée au pouvoir, l'Union européenne revêtirait comme par magie les habits de « l'Europe sociale ».
Tous ou presque auraient été inspirés de regarder l'initiative télévisuelle d'une des deux chaînes parlementaires qui a choisi de diffuser pour la première fois la tenue d'un conseil interministériel sur l'Europe. De cet exercice de télé-réalité politique, ou plutôt de réalité politique télévisé, qu'apprend-on? Que les questions européennes sont techniques, âpres à la négociation, et surtout dépendantes du consentement de nos partenaires européens.
C'est par le compromis, mot dont la respectabilité n'est malheureusement pas très haute en France, et que tente d'anoblir Dominique Strauss-Kahn, que les avancées sociales en Europe seront possibles. L'exposé, lors du douzième comité interministériel sur l'Europe, sur la révision de la directive européenne concernant le temps de travail illustrait magistralement l'interdépendance des positions européennes pour faire avancer un dossier. Et l'on touchait du doigt la difficulté à concilier deux visions de l
Les socialistes, l'Europe et la négociation
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par Fabien Gouttefarde, Doctorant-ATER, Université Paris XI, Militant au Parti socialiste.
publié le 13 novembre 2006 à 7h00
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