Nicolas, 35 ans, salarié :
Ne pensez-vous pas que l'affaire du sang contaminé est un obstacle insurmontable pour la présidence ?
«Ce drame a mis entre parenthèses près de dix ans de ma vie et pas seulement de ma vie politique , mais cette souffrance n'a évidemment rien de comparable avec celle des victimes et de leurs familles. C'est à elles que je n'ai cessé de penser pendant ces années. Répare-t-on une injustice par une autre injustice ? Chacun sait que non. L'institution judiciaire a mis longtemps avant de se prononcer et, quand elle l'a fait, elle a reconnu ma totale innocence. Il a même été souligné que j'avais sauvé des vies en agissant pour les tests de dépistage sanguin du sida plus vite que la plupart des autres dirigeants dans le monde. Je savais que j'avais bien agi, c'est pourquoi je me suis battu, avec le soutien de mes proches, pour que cette vérité soit établie, et elle l'a été. C'est pourquoi aussi, peut-être plus que quiconque, je saurai faire face demain à une crise sanitaire d'ampleur s'il s'en produit malheureusement une.»
Mécheri, 18 ans, étudiant :
Pourquoi ne participez-vous pas au mouvement antilibéral ?
«Je n'ai cessé d'y participer depuis avril 2002 ! Que nous ont dit les électeurs, et d'abord ceux de la gauche je pense aux jeunes, aux ouvriers, aux enseignants, aux chercheurs, à beaucoup d'autres ? Qu'il nous fallait davantage de volonté et d'imagination pour réellement peser face