La gauche française a rarement su proposer un programme cohérent de réformes parce que son premier objectif a généralement été moins de répondre aux problèmes concrets qui se posaient au pays, que de satisfaire aux exigences d'une langue de bois d'inspiration marxisante, sinon révolutionnaire, que lui imposait l'existence d'un parti communiste puissant. D'où son impréparation chronique les rares fois qu'elle a accédé au pouvoir.
Là se trouve sans doute la principale raison de notre faiblesse en matière de concertation sociale et nos difficultés d'adaptation. Pendant ce temps, les sociaux-démocrates allemands ou scandinaves, débarrassés depuis longtemps des postulats marxistes, maintenus dans le concret et aiguillonnés par des syndicats forts, sont parvenus à mener des politiques réformistes résolues. On aurait pu espérer que l'effondrement du Parti Communiste permette aux socialistes français de se mettre à leur diapason. Malheureusement, après des décennies d'accoutumance, la bien-pensance de gauche était suffisamment ancrée dans les esprits pour qu'il ne soit guère envisageable de s'en débarrasser du jour au lendemain.
Le relais du PC a été pris par des petits partis trotskistes et par les alter mondialistes, qui n'aspirent pas à gouverner, mais dont l'addition représente une masse critique suffisante pour interdire à un candidat socialiste de tourner le dos à leur discours manichéen.
Comment expliquer autrement que les socialistes ai
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par André GRJEBINE, économiste
publié le 15 novembre 2006 à 7h00
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