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Libération
Éditorial

Tremplin

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publié le 15 novembre 2006 à 0h06

Les sondeurs interrogent les sympathisants socialistes, mais ce sont les membres du PS qui voteront demain. Les préférences des uns préjugent-elles le choix des autres ? Peuvent-elles même les influencer, incitant les encartés indécis à voler au secours de la victoire ? Ce type de vote utile est-il de nature à faire désigner Royal dès le premier tour comme candidate du parti ? Ces questions passionnantes touchent les zones d'ombre de la fabrication fine des opinions politiques. Jusqu'à quel point les militants, qui existent par définition pour précéder la masse, sont-ils suivistes par rapport à elle ? On ignore la réponse, pour la raison évidente que c'est la première fois que quelque chose comme une «primaire» est organisée de façon un peu sérieuse par un grand parti à propos d'une élection décisive.

Militants et sympathisants forment deux ensembles qui ne se recoupent qu'en partie. Comparée aux usages américains, mais aussi à l'exemple italien qui a désigné Prodi comme candidat du centre-gauche, la consultation organisée par le PS est réductrice. Cette innovation n'en a pas moins reçu un accueil favorable qui montre qu'elle correspond à un besoin réel. L'affluence des internautes sur le site de Libération pour poser leurs questions aux trois candidats en est un bon exemple. Leur intérêt pour les réponses programmatiques sur tel point rejoint leur volonté de participer à un débat décisif et, éventuellement, de l'influencer. Même si, beaucoup n'étant sans do