Grosse colère patronale : les entreprises vont devoir payer cash l'impôt sur les sociétés. Présentée en Conseil des ministres hier, la loi de finances rectificative pour 2006 prévoit en effet qu'elles verseront l'essentiel de l'impôt dû au titre cette année avant le 31 décembre. Cet acompte en principe «exceptionnel» sera porté de 66,6 % à 80 % pour les entreprises réalisant entre 1 et 5 milliards de chiffres d'affaires, et de 80 % à 90 % au-delà. Cela ne change rien au montant final de prélèvement. Mais grâce à cette avance évaluée à 500 millions d'euros, le gouvernement peut afficher une baisse du déficit budgétaire.
Parisot «médusée». La présidente du Medef, Laurence Parisot, se disait mardi «pantoise, médusée» par une mesure qu'elle juge «invraisemblable». Hier, répondant à une question du député UDF Nicolas Perruchot, le ministre du Budget Jean-François Copé a défendu ce qu'il estime être «une mesure de bonne gestion». Elle «consiste simplement à ce que les entreprises paient 90 % des impôts qu'elles doivent à l'Etat au cours de leur année d'activité, alors qu'avant, c'était 80 %», a-t-il expliqué, rappelant : «On oublie juste un petit détail, c'est que nous avons été très attentifs depuis cinq ans à baisser l'impôt sur les entreprises.» Il chiffre à «7,5 milliards» d'euros la baisse en cinq ans des «impôts, taxes et charges des entreprises».
Sur le fond, les arguments du lobby patronal ne sont en effet pas très conv