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«Les esprit français sont mûrs pour élire une femme»

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Investie par les militants du Parti socialiste comme candidate à l\'élection présidentielle, Ségolène Royal a lancé un appel à l\'imagination et à la mobilisation des Français. /Photo prise le 16 novembre 2006/REUTERS/Régis Duvignau (REUTERS)
par Marie GUICHOUX
publié le 17 novembre 2006 à 7h00

Mariette Sineau, directrice de recherche au CNRS et au Cevipof (Centre d'étude de la vie politique française), analyse la victoire de Ségolène Royale dans la primaire socialiste.

Ségolène Royal est sortie victorieuse de la primaire socialiste. Qui a gagné: la femme, la politique, la présidente de Poitou-Charentes?

C'est une victoire emblématique d'une ouverture du PS à la société du 21e siècle et de changements souhaités par l'opinion sur le contenu de la politique et la manière de faire de la politique. Si l'on doit saluer la victoire d'une femme, Ségolène Royal représente aussi bien d'autres mutations: elle est jeune (53 ans) pour l'accession à la candidature – seul Valéry Giscard d'Estaing était plus jeune (48 ans) – dans un pays où l'on devient Président de la République «à l'usure». Et elle est mère de famille. Elle cumule ainsi trois traits de la modernité.

Dans cet aspect mère et famille, certains perçoivent un traditionnalisme...
Il y a chez Ségolène Royal des éléments de modernité et de tradition. Même si elle a renié le traditionnalisme catholique de son père, elle a gardé de son enfance certaines valeurs familiales et d'ordre. De ce point de vue, elle évoque François Mitterrand qui faisait la synthèse entre un milieu provincial de droite dont il était issu et une idéologie socialiste. Elle marie aussi ses origines, le socialisme et un certain éclectisme politique  – le blairisme et la social-démocratie scandinave