Montpellier de notre correspondant
La crise est montée d'un cran. Hier après-midi, l'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot a déposé sur le bureau de Georges Frêche sa lettre de démission de la vice-présidence du conseil régional du Languedoc- Roussillon. L'auteur de la loi Gayssot de 1990 contre le racisme donne ainsi un début de réponse aux «graves questions soulevées par les déclarations» de son président de région, qui a considéré que la proportion de Blacks dans l'équipe nationale de football constituait «une honte pour la France». Dans la soirée, Frêche a annoncé qu'il refusait cette démission dans l'attente d'une réunion de tous les groupes de gauche qui doit se tenir ce matin.
Autre courrier reçu par le président de la région: celui de Jean-Louis Bousquet, chef de file des élus PCF, qui demande un report de la prochaine séance du conseil régional prévue le 29 novembre, tant qu'une «solution» ne sera pas trouvée. Le responsable communiste s'étonne aussi du «silence total» des élus socialistes.
«Mais ils ne m'ont jamais appelé directement», se défend Robert Navarro, président du groupe PS à la région, qui promet cependant d'accepter de rencontrer ses «amis» de la majorité (10 communistes et 7 Verts, qui renforcent les 26 socialistes, sur 67 élus au total). La réunion risque de tourner court, puisque les socialistes ont déjà publiquement affirmé leur «soutien unanime et entier au président Georges Frêche», victime innocente