Marcel Avignon, maire de Nuillé-le-Jalais, village de 400 habitants dans la Sarthe, est formel : «Ce que disent les grands partis ne nous convient pas. Ils ne se mettent pas à notre hauteur.» Comme ses 36 000 confrères, Marcel est «dragué» depuis des mois par les nombreux postulants à la candidature à l'élection présidentielle. Cette semaine, il est monté à Paris pour le congrès des maires de France. Il y a été activement courtisé. Certains de ses collègues, maires de petites communes rurales, s'agacent de ce «harcèlement» préélectoral et se plaignent de ne pas être plus souvent consultés. Les élus locaux parlent de dérangement incessant. Brigitte Baux, maire de Calmeilles, 60 habitants dans les Pyrénées-Orientales, est sans arrêt sollicitée par les chasseurs de signatures. En 2002, elle avait donné sa signature à un candidat de la décroissance. Elle pense que ceux des grands partis n'ont pas besoin d'elle. Le maire de Saint-André, également dans les Pyrénées-Orientales, est lui aussi très sollicité. Il a déjà «foutu dehors» trois délégués FN. Souvent «sans étiquette», réservés sur les partis politiques, ils finissent tout de même par parrainer «les gros» plutôt que «les petits».
«Individualisme». C'est le cas d'Huguette Lapierre, maire de Broin, village de Côte-d'Or. Elle a donné sa signature à Royal, mais sans illusions : «Les candidats sont à mille lieues de nos préoccupations.» Ce qui inquiète Huguette, ce sont «ces gens qui, dans les campagnes, v